Congé pour vente non suivi d’une vente : est-il possible de relouer le bien ?

Si vous êtes bailleur et que vous envisagez de vendre un bien immobilier qui est actuellement occupé par un locataire, vous devrez donner votre congé en tant que propriétaire, plus précisément un congé pour vente, afin de pouvoir mener à bien votre projet. Vous vous demandez si, en cas d’échec de la vente, vous pourrez remettre le logement en location ? Oui, à condition que votre intention de vendre ait été légitime.

 

L’essentiel du dossier :

  • Le congé pour vente, c'est quoi ?
  • Les droits du propriétaire en cas de non-vente
  • Attention à le menace du congé frauduleux

Le congé pour vente, pour qui et pour quoi faire ?

Lorsqu’un bailleur souhaite vendre un logement en location, il doit adresser un congé pour vente à son locataire pour lui signifier la nouvelle. Ce congé du propriétaire répond à certaines règles.

Si le propriétaire cède le bien occupé, il peut lancer la procédure de vente à tout moment, sans attendre que le bail arrive à son terme. En revanche, s’il choisit de vendre le logement libre, donc sans locataire, le congé pour vente doit être donné au plus tard six mois avant la fin du bail (trois mois s’il s’agit d’une location meublée).

Ce que dit la loi pour relouer le bien

Lors de la mise en vente d’un bien immobilier, le locataire a un droit de préemption qui le rend prioritaire sur l’achat du logement. En pratique, il dispose d’un délai de deux mois pour accepter l’acquisition du bien après la notification du congé du propriétaire. S’il refuse, le bailleur peut alors proposer la vente du logement à un tiers.

Dans le cas où, en tant que propriétaire, vous peineriez à trouver un acheteur, vous pourrez légalement relouer le bien après le départ de votre locataire. Et ce, dès que vous en éprouverez le besoin. En effet, la loi française ne pose pas de durée minimum entre un congé pour vente et une relocation.

Le piège du congé du propriétaire frauduleux

Toutefois, le locataire pourra se retourner contre vous s’il estime avoir été victime d’un congé pour vente frauduleux. Par exemple, il pourra porter l’affaire en justice et réclamer des dommages et intérêts :

  • s’il remarque que le bien a été proposé à la vente à un prix manifestement excessif afin de dissuader tout acquéreur potentiel (dont lui) ;
  • s’il considère que, suite au congé, vous n’avez pas mis en œuvre tout ce qui était possible pour rechercher activement un acheteur.

Il reviendra au locataire de prouver que vous n’aviez pas réellement l’intention de vendre le logement. Attention, en cas de soupçon de congé frauduleux, la relocation immédiate du bien à un loyer plus élevé pourra fortement jouer contre vous. Prudence en la matière, donc.

 

Le saviez vous ?

Le saviez vous ?

Depuis le 1er janvier 2018, tout congé pour vente délivré par un propriétaire doit être accompagné d’une notice d’information relative aux devoirs du bailleur et aux voies de recours et d’indemnisation du locataire, similaire à celle qui est à joindre au bail de location.

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